Courlis 1956

Coll. Robin

Charles Robin, plaisancier expérimenté s’installe au Cap d’Agde en 1985 suite à la guerre du Liban qui l’amène à renoncer à poursuivre sa carrière d’expert des nations unies au moyen orient et à y prendre sa retraite.

Ingénieur de formation, Officier de réserve de la Marine, Charles est un homme passionné par la mer, les bateaux, et plus particulièrement la navigation à la voile.

Son premier bateau est un monotype rochelais construit dans les années 50 au chantier Vernazza à la Rochelle. Ce voilier de 7m de long et 2 m de large, il l’achète d’occasion pour 800 000 francs au chantier Constantini près de la Trinité sur mer alors que ce chantier construisait le Coryphène d’Alain Bombard. Nous étions alors en aout 1957.

Après une navigation en Bretagne, il fit transporter le bateau au yacht Club d’Alger sur un cargo de la compagnie transatlantique le "Sidi Ferruch" puis entreprit une amélioration de la motorisation en équipant le voilier d’un moteur in board de marque Watermota d’une dizaine de chevaux de puissance.

En 1959, il décide alors d’assouvir pleinement sa passion en partant en croisière avec son petit voilier à destination de Majorque plus exactement la ville de Palma. L’équipement de bord était modeste, pas de GPS, un simple compas de route, une radio GO captant également la bande utilisée à l’époque par les chalutiers. L’équipement de survie servant également d’annexe était un "Bardiaux", petit canot repliable de l’époque.

Cette croisière fut mouvementée, Charles garde cependant un très bon souvenir de cette expérience et conserve une vision paradisiaque de cette ile de Majorque où il n’y avait pas de constructions, seules quelques paillotes sur les plages.

A l’aller, cap au Nord, il naviguait le jour au compas et la nuit, il veillait à conserver la polaire par l’étai avant. Quant au retour sur Alger, il fut mouvementé et riche en souvenirs.

Parti de Porto Collomb, il a dû se mettre à la cape sous tourmentin, voile de Cape et ancre flottante mais cela ne suffisait pas. Les creux importants le contraignent à ne conserver que la voile de cape et Charles s’attacha avec les écoutes dans le cocpit pour éviter de partir à la mer.

Dans la nuit, il croisa à proximité le paquebot "Ville d’Alger" qui ne le voit pas car le voilier naviguait tous feux éteints.

A l’écouter, cela venait d’arriver...et c’est un réel plaisir d’entendre Charles nous conter son aventure.

Pour l’anecdote, ayant du whisky à bord, il fit une discrète escale au port de Lapérouse à l’autre extrémité de la baie avant d’entrer dans le port d’Alger...
Dans l’article du 26 septembre où Charles Robin nous racontait sa croisière à Majorque en 1959, nous n’avions pas pu vous présenter une photo du "Courlis" monotype Rochelais de l’époque.

Après plusieurs jours de recherche, une photo a été retrouvée. Elle présente l’intérêt de présenter aussi le "Bardiaux" petite embarcation faite d’une toile tendue sur une armature en bois démontable.

Cette technique est maintenant reprise depuis sur les canoës démontables

Marcel Bardiaux est un navigateur français né en 1910 et mort en 2000. Il est le premier solitaire à avoir franchi le cap Horn d’est en ouest (contre les vents dominants), en plein hiver (austral) 1952 à la barre d’un voilier de 9,38 m en bois Les Quatre-Vents.