la S.R.R. Société des Régates Rochelaises (1860)

un canote d’apprentissage adapté aux pertuis d’Antioche et Breton

 

Admirablement protégé contre la grosse mer du large par les îles de Ré et d’Oléron qui forment devant lui comme les jetées d’un immense avant-port, il offre la possibilité de naviguer dans des eaux relativement calmes dans une région côtière dépourvue de récifs et de courants dangereux, environnés de rades sûres et de petits ports accueillants, où les petites unités peuvent aisément se réfugier quand survient un coup de vent qui les met en difficulté.
De toute évidence, un ensemble de circonstances aussi favorables devrait faire de La Rochelle l’un des plus grands centres de yachting, s’il était possible de mettre à la portée des jeunes gens, des petits yachts d’un prix abordable.
Or, le seul moyen dont on dispose pour réduire au minimum de pris des bateaux, sans sacrifier leurs qualités essentielles, consiste à adopter un type unique de yacht, du tonnage le plus réduit possible qu’un même chantier exécutera en série.

Il n’y avait pas intérêt ni avantage à choisir pour La Rochelle, un monotype parmi les séries existantes. En effet, si le Chat et le monotype de la Loire sont l’un et l’autre d’excellents petits bateaux, il n’en reste pas moins vrai que le premier n’a que 5 mètres de longueur, l’autre 5m.50, malgré leur qualités indiscutables, il ne sauraient affronter, sans risque, le dur clapotis du pertuis Breton et d’Antioche, par brise fraîche de Noroît. Cette considération, jointe à bien d’autres, ont amenées la Société des Régates à envisager un monotype de dimensions supérieures à celles des deux autres séries ci-dessus.
Il fallait alors choisir, parmi les séries existantes, entre le Star, l’Aile ou le Requin de 9m.60, mais le profil de quille de ces trois monotypes rendraient l’échouage impossible dans les ports de la région. Dans ces conditions, il restait à étudier la création, pour La Rochelle, d’une unité répondant aussi complètement que possible aux conditions imposées par les circonstances locales.

 

Revue le Yacht, n°2868, 1938